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Revue de données, détermination de la cinétique du pattern ventilatoire, de petits détails pour de gros gains

cyrilricci

Grace à l'analyse de 4 séances identiques sur le plan de la distribution de la charge externe (Puissance des séries, durées, récupération...), nous allons identifier le pattern idéal de la stratégie ventilatoire à utiliser sur cette séance et identifier ce qui est transposable à des typologies d’efforts similaires ….


La séance en question



Distribution charge externe
Distribution charge externe
Temps à passer en zones de Puissance
Temps à passer en zones de Puissance


La charge externe réalisée


Charge externe réalisée 10 Avril
Charge externe réalisée 10 Avril
Charge externe réalisée 24 Avril
Charge externe réalisée 24 Avril

Les séances du 10 Avril et 18 Mai sont celles avec le plus haut niveau charge externe avec:

  • 17'32 passé Z5 + Z6 (18 Avril) + 7'45 en Z4

  • 17'32 passé Z5 + Z6  (18 Mai) + 9' en Z4


Les séances du 15 Mai et 24 Avril ont respectivement

  • 17'37 passé Z5 + Z6 (24 Avril) + 7' en Z4

  • 15'36 passé Z5 + Z6 (15 Mai) + 4'39 en Z4 (Série de 2' Z5/Z6 manquante)


Attention:

Sur la séance du 15 Mai, il a été réalisé une serie de moins a cause d'une fatigue trop importante et d'un RPE très sévère (Nous verrons ce point très intéresant plus loin dans l'article)


Charge externe réalisée 18 Mai
Charge externe réalisée 18 Mai
Charge externe réalisée 15 Mai
Charge externe réalisée 15 Mai


L'approche globale de la séance



Le but de ces 4 monitoring de séances étaient de déterminer la cinétique du pattern ventilatoire idéal..


Les hypothèses pour cela sont nombreuses et chaque testing à permis de vérifier ou d'affiner les unes des autres


La question principale qui était posée residait sur le fait de provilégier soit:

-FeO2, l'extraction de l'oxygène (soit la fraction d'O2 dans l'air expiré)


-Miser sur le volume total en sachant que FeO2 sera necessairement moins efficient


Sur ce type de séance à très haute intensité Z5/Z6 (séries faites de 110 à 120% de la puissance critique, le volume total est toujours un enjeu....


Mais jusqu'à quel point ?


Et surtout, pourrait il pemettre, à la fois de passer le maximum de temps en zone Vo2, tout en gardant un combo adaptations/Rpe équilibrés


C'est precisment ce que nous allons voir.



Datas comparatives
Datas comparatives


Datas comparatives
Datas comparatives



Sur l'approche RPE de la séance et après la séance (2h après)



Incontestablement se dégage le consensus suivant, à savoir que:


  • La séance du "18 mai" est celle avec le RPE global le plus bas (c'est celle aussi avec les puissances les plus élévées)


  • La séance du "15 mai" est celle avec le RPE le plus haut durant la séance mais qui baisse à distance de cette dernière


  • Les séances du "10 et 24 avril" sont assez identiques avec un RPE de séance assez "conforme" à la charge externe préscrite, mais avec une sensation de difficulté supérieure une fois celle ci terminée.



Datas comparatives
Datas comparatives

Sur l'approche Vo2 moyenne


L'ordre des séances est alors le suivant si on se base sur la charge interne et la valeur de Vo2 moyenne mesurée.



Datas comparatives
Datas comparatives

Séance "15 mai" : 66,37 [mL/kg/min]

Séance "18 mai" : 65,31 [mL/kg/min]

Séance "10 avril" : 63,07 [mL/kg/min]

Séance "24 avril" : 59,50 [mL/kg/min]




Est- ce pour autant la séance en 1ere position qui aura crée le plus d'adaptations ?


Ou devrions nous poser la question en ce sens ....


Est-ce que la différence d'adaptations générée entre cette séance "15 mai" et "18 mai" peut paraitre suffisamment importante pour justifier le gros écart de RPE,


  • RPE 9 (15 mai)

  • RPE 7,5 (18 mai)


Datas comparatives
Datas comparatives



Le pattern ventilatoire, la variable modulant les adaptations à l'exercice






Récapitulatif
Récapitulatif



2 variables se détachent, le volume courant (Tv) et la fréquence ventilatoire (Rf) avec:


  • Tv 4,4 L pour le "18 mai" et 3,69 L pour le "24 avril"

  • Rf 39,14 pour le "15 mai" et 33,02 pour le "24 avril"


Le "24 avril" a donc le plus petit Tv et Rf mais le meilleur Feo2


La différence de volume total (Ve) est en "parti" contre-balancée par cette meilleure extraction de l'O2


  • La séance du "18 mai" avec 34,20 de Rf vs 34,15 pour la séance du "10 avril"

sont tres proches, les 2 différences majeures sont:

  • Volume courant Tv 4,4 L "18 mai" vs 3,89 L "10 avril"

  • FeO2 17% "18 mai" vs 16,67% "10 avril"


Avantage néanmoins à séance "18 mai" avec Volume total (+18 L/min), Vo2 (+2,3 ml/min/kg) supérieurs





Ajouté a cela, un RPE sensiblement identique sur la séance (7,5 vs 7) et surtout inférieur après la séance (6 vs 8) et une puissance moyenne supérieure, la séance du "18 mai" est la séance ayant le meilleur ratio d'adaptations physiologiques (charge interne) vs puissance de l'exercice (charge externe) vs RPE (donnée objective de l'effort percu)


La stratégie ventilatoire utilisée lors de cette séance parait donc être celle la plus adaptée sur la distribution de l’exercice 


Plus globalement, on peut constater dans cette séance qu’il y a d’abord eu une volonté de limiter la dérive de la fréquence ventilatoire en gardant un très haut volume courant tout au long des différentes séries.


Ceci a permis d’avoir un volume total suffisant pour permettre une VO2 compatible avec la puissance générée (charge externe)


L’équilibre entre la perception de l’effort de la séance, et surtout celui après la séance, nous indique que la consommation d’oxygène était adaptée sans que de « trop grandes dettes » ne se génèrent et conduisant ainsi à une fatigue supérieure post exercice.


La resaturation en oxygène durant les intervalles de récupération grâce aux stratégies mises en place se montre très efficace



Quid de la séance du "15 mai"



Cette séance est très intéressante à de nombreux égards.


Ce qui est prégnant de prime abord, c'est la perception de l’effort qui est très élevé (9).


On corrèle à cela pourtant la plus haute consommation d’oxygène à l’effort ce qui est contre intuitif à ce RPE.


Le paradoxe vient aussi l’une des plus faible perception post exercice (6,5)


En réalité, il n'y a rien de contradictoire, bien au contraire…!!


Cette séance est celle avec la plus grande fréquence ventilatoire Rf.


On peut donc faire le lien entre le coût énergétique du réflexe métabolique respiratoire et la fréquence ventilatoire.


Ceci est conforté par le fait que la perception de l’effort effort post soit si basse, cela est en relation avec la très haute consommation d’oxygène durant la séance et la resaturation afférente.


Même si cette séance d’un point de vue du rendement énergétique n’est pas du tout intéressante, ni même par la perception de l’effort, les adaptations créées par cette consommation d’oxygène pour une puissance inférieure à cette dernière, peut se révéler ponctuellement, très pertinente pour créer des adaptations physiologiques avec un stress mécanique sous maximal .



Conclusion


Définir une stratégie ventilatoire en fonction de l’effort que l’on va réaliser, et les adaptations qu’on en souhaite en tirer apparaît comme un enjeux essentiel à l’optimisation de la performance.


Pour cela, il est nécessaire de maîtriser une stratégie ventilatoire adaptée à la durée, à l’intensité, au nombre de répétitions et à l’effort à réaliser.


L’application rigoureuse de cette stratégie requiert des capacités optimales de mobilisation et de coordination des muscles ventilatoires, ainsi qu'une endurance et une résistance adéquates de ces derniers.


La condition sine qua non pour optimiser la performance ventilatoire en tant que diffuseur d'oxygène réside dans la mise en place d'un entraînement ventilatoire structuré, alternant isocapnie et travail de force inspiratoire à résistance variable..


Comme on a pu le voir, le rendement énergétique et, le coût du réflexe métabolique laisse à penser qu’ils sont modélisables par la fréquence ventilatoire Rf


Limiter la Rf, à un niveau néanmoins suffisant pour que le volume total (Ve) puisse permettre de véhiculer la bonne quantité d’oxygène, est le gage de la réduction du coût énergétique du réflexe métabolique respiratoire et, de fait, d'une meilleure performance


La séance du "18 mai" est celle avec le meilleur ratio global et celle du "15 mai" le plus faible.


Nonobstant il peut être judicieux d'incorporer des séances spécifiques, comme celle du 15 mai, qui, en consommant plus d'oxygène que ce que la puissance générée ne le demande, permettra de stimuler plusieurs adaptations physiologiques spécifiques:


  • Amélioration des échanges gazeux :

Une consommation accrue d'oxygène peut améliorer l'efficacité des échanges gazeux dans les poumons, optimisant ainsi l'absorption de l'oxygène et l'élimination du dioxyde de carbone.


  • Augmentation de la capacité de transport de l'oxygène:

En sollicitant davantage le système cardio-respiratoire, on peut encourager une augmentation de la concentration d'hémoglobine dans le sang, ce qui améliore sa capacité à transporter l'oxygène vers les muscles actifs.


  • Optimisation de l'utilisation de l'oxygène par les muscles :

Des séances ventilatoires spécifiques peuvent favoriser une meilleure utilisation de l'oxygène au niveau musculaire, en augmentant le nombre et l'efficacité des mitochondries, les centrales énergétiques des cellules musculaires.


  • Amélioration de la tolérance à l'effort :

En s'exerçant à consommer plus d'oxygène, on peut également améliorer la capacité du corps à tolérer des niveaux d'effort plus élevés et à retarder l'apparition de la fatigue.


  • Augmentation de la capacité ventilatoire :

Des exercices ciblés peuvent renforcer les muscles respiratoires, augmentant ainsi la capacité pulmonaire et la ventilation maximale.


Ces adaptations peuvent conduire à une meilleure endurance, une récupération plus rapide et une performance accrue lors d'efforts prolongés.


Par conséquent, les séances spécifiques, telles que celle du 15 mai, offrent une opportunité précieuse pour expérimenter et optimiser la relation entre la fréquence ventilatoire, la consommation d'oxygène et la performance globale qui pourront etre réalisées lors d'efforts cibles ou d'objectifs spécifiques en utillisant la bonne stratégie et pattern ventilatoire.



Il y a donc lieu de distinguer de choses essentielles:


  • Générer un haut niveau de sollicitations et d’adaptations en vue d’une augmentation des capacités physiologiques, ceci peut être fait grâce à des stratégies comme celle utilisées pour la séance du 15 mai


  • Réaliser la meilleure performance possible sur son objectif compétitif, auquel cas, il y a lieu d’utiliser la meilleure stratégie ventilatoire d’un point de vue du coût énergétique global comme celle de la séance du 18 mai par exemple


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