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Analyse d'une séance d'entrainement d'un athlète professionnel avec/sans stratégies ventilatoires

cyrilricci

Dans cet article nous allons étudier les différences entre les séries d'un même exercice réalisées par un cycliste professionnel


La session, outre l'échauffement, comportait 4 séries


Les 2 premières ont été réalisées sans consignes spécifiques sinon celles que l'athlète à voulu à son initiative mettre en place.

Il avait déja travaillé sur 2 monitoring précédent des stratégies ventilatoires semblables à celles pouvant etre "considérées" comme "pertinentes" pour ce type de sollicitations


Après avoir bien observé l'athlète pendant les séries aisni que les différentes données de l'analyseur d'échanges gazeux détaillées lors du contre exercice, il a été "re-donné" des consignes spécifiques à l'athlète.


  • Redéfinition de sa stratégie ventilatoire de façon plus précise ( il ne faisait pas necessairement de mauvaises choses, mais avec trop d'imprecisions)

  • Consignes sur le pédalage et gainage

  • Consignes sur cadence en danseuse



Comparatif de la meilleure montée "Sans" et "Avec" stratégies ventilatoires


Deux montées dans chaque condition ont été effectuées, nous n'avons ici gardé que la meilleure de chacune des conditions.


A savoir, la 2ème série pour la montée "Sans" et la 4ème série pour la montée "Avec"


Overview datas
Overview datas

Vo2 et fréquence cardiaque


Vo2, Hr
Vo2, Hr

Série "Sans" consignes spécifique

  • Vo2 de 87,01 ml/min/kg soit 93% de vo2 max de l'athlète

  • Hr moyen 172,65 soit 88,54% de Hr max


Série "Avec" consignes spécifiques

  • Vo2 de 89,60 ml/min/kg soit 95,79% de vo2 max de l'athlète

  • Hr moyen 173,27 soit 88,85% de Hr max


On note donc une consommation d'oxygène moyenne sur les 9'30 légèrement supérieure avec 2,59 ml/min/kg mais avec une fréquence cardiaque identique


En théorie, SI nous sommes à puissance égale, observer une Vo2 légèrement supérieure sur la dernière montée est une chose totalement logique (accumulation de métabolites, chaleur endogène....)


Mais la fréquence cardiaque devrait etre, elle aussi, plus élevée sur cette série pour les memes raisons que citées ci-dessus.


Or, ce n'est pas le cas, et nous allons donc comprendre pourquoi en étudiant les autres paramètres.




Puissance (Power), Fréquence ventilatoire (Rf), volume courant (Tv), volume total (ve)


Power, Rf, Tv, Ve
Power, Rf, Tv, Ve


Série "Sans" consignes spécifique

  • Puissance moyenne de 428,18w soit 103,93% de la puissance critique de l'athlète



Série "Avec" consignes spécifiques

  • Puissance moyenne de 446,87w soit 108,46% de la puissance critique de l'athlète


La série "Avec" consignes spécifiques est supérieure avec presque 19w de plus

Donc c'est bien cette série-ci que nous allons prendre comme étalon.


L'athlète a, avec une fréquence cardiaque identique, alors que nous somme à la 4ème série, et une vo2 légèrement supérieure, enregistré un gain de puissance 19w, soit 4,5%.


Avant d'aller plus loin dans l'étude des valeurs de spirométrie mesurées , intéressons nous au profil de performance ventilatoire ci dessous, afin de savoir ce qu'il aurait été judicieux d'observer dans l'idéal


Ce profil de performance ventilatoire (tiré du profil de performance complet en possession de l'athlète) à pu etre réalisé à la suite du profilage physiologique complet fait en amont, précisé lors des monitoring précédent, mais aussi, ajusté apres le test de spirométrie inspiratoire et expiratoire conduit juste avant et après la session d'entrainement.


Profil de performance ventilatoire de l'athlète
Profil de performance ventilatoire de l'athlète

La zone d'effort de cet exercice se situe dans une zone dite de "perfromance" à savoir au dela du seuil ventilatoire 2 et proche du commencement, voire au début de la zone 5 (106% de puissance critique).


On note donc que la fréquence ventilatoire idélale est située entre 39 et 41 alors que le volume courant devrait etre proche des 4L pour une Rf de 40 environ.



Série "Sans" consignes spécifique (429w - 103,9% de puissance critique)


  • Fréquence ventilatoire moyenne 43,10 soit légèrement au dessus des 40 attendus

  • Volume courant 3,48 L soit seulement 87% du volume courant idéal (i Tv) -0,62 L

  • Volume total 149,57 L soit environ 14 L de moins que le volume théorique attendu


Il est facile de constater que le Volume courant fut "trop bas" lors de cette série, influent sur le volume d'air total

La Rf, bien que trop élevée, fut néanmoins bien contenue


Le feedback de l'athlète

"J'avais mis l'accent sur contenir ma Rf, mais je pense que j'étais bas en Tv"


Série "Avec" consignes spécifiques (447w - 108,8% de puissance critique)


  • Fréquence ventilatoire moyenne 40,82 pile dans la cible

  • Volume courant 3,82 L soit seulement 97% du volume courant idéal (i Tv) -0,10 L

  • Volume total 155 L soit environ 12 L de moins que le volume théorique attendu



La Série "Avec consignes" et les 19w supplémentaires, à

  • un volume courant (Tv) supérieur (+0,34 L)

  • un volume total supérieur (+ 6 L)

  • une fréquence ventilatoire inférieure (- 3 ppm)



La fraction d'oxygène dans l'air expiré (FeO2)


C'est la dernier paramètre auquel nous allons nous intéresser pour cet article (mais de nombreux autres auraient été pertinents d'investiguer notamment la thermo-regulation adaptative de l'athlète, chose faite lors du compte rendu remis à l'athlète et son staff, mais non developé ici)


FeO2
FeO2


Ce paramètre représente la capacité du muscle à extraire l'oxygène


Il représente la "différence artério-veineuse" dans l'équation de Fick


Plus le muscle va extraire d'oxygène et plus il va produire d'energie, et ce, à fréquence cardiaque égale



Ce paramètre influe très grandement le rendemement énergétique global et sa capacité est due:



  • Au nombre de mitchondrie,

  • A la densité du réseau de capilaire motochondrial

  • A la capacité mitochondriale





Ils agissent tout fortement sur ce paramètre de feO2 sans que nous puissions, par une stratégie durant la séance, le modifier (adaptions recherchées et générées par un entrainement judicieusement orchestré sur l'ensemble de la saison et meme de la carrière de l'athlète)


Par contre, il est possible d'influer positivement sur la capacité oxydative du muscle en maximisant l'effet bohr (lire ici)


En augmentant légèrement la pression partielle en Co2 qui sera obtenu par une legère baisse de la fréquence ventilatoire et une augmentation du volume courant pour un volume total souvent proche, on va maximiser l'extraction de l'oxygène.


Cela se traduit dans les chiffres


Série "Sans" consignes spécifique (429w - 103,9% de puissance critique)


  • Feo2 moyen 16,26% soit 4,84% d'extraction



Série "Avec" consignes spécifiques (447w - 108,8% de puissance critique)


  • Feo2 moyen 15,95% soit 5,15% d'extraction



Ce gain, à lui seul, résume tout, mais il faut pas s'y tromper.


Avec une Vo2 légèrement supérieure sur cette série (+ 2,59 ml/min/kg) pour 5L de volume total suplémentaire, ce hausse ne peut pas expliquer ou du moins une partie, l'augmentation de 19w de puissance.


La preuve ci dessous


Série "Sans" consignes spécifique 428w

  • Vo2 de 87,01 ml/min/kg soit 93% de vo2 max de l'athlète

  • soit 0,20329 ml/min/kg pour 1 w


Si on considère que la cinétique de hausse de la Vo2 est similaire a celle de la puissance développée au dessus du SV1 et jusqu'a Vo2 max


Alors on devrait avoir avec une Vo2 (série "Avec" stratégies ventilatoire) de 89,60 ml/min/kg une puissance de 440,74w


Cela explique donc 12w des 19w d'augmentation



Les 7 w restant sont donc liée à une économie, une baisse du coup énergétique


Il s'agit la du Cout énergétique du réflexe métabolique ventilatoire


  • 3 ppm de Rf

  • +0,34L de Tv


permettent donc à l'athlète de gagner 7w de plus que les 12 précédents incombant à la hausse de Vo2.


Hausse de Vo2 étant également la conséquence de la baisse de la fréquence ventilatoire (Rf) et une potentialisation de l'effet bohr, qui ont conduit à une meilleure extraction de l'oxygène musculaire (FeO2).


Les stratégies mise en place et données en consigne à l'athlète



A la suite des 2 premieres montées et l'analyse de chacune d'entre elles, voici ce qui à été apporté à l'athlète


Comme il a été mentionné en préambule, l'athlète à deja réalisé 2 monitoring avant celui-ci, et connait déja des stratégies travaillées lors de ces derniers.


Donc les terminologies des stratégies ci-dessous lui sont familières

Leurs réalisations, un peu moins, car il faut beaucoup de pratique et un retour sur leurs applications, pour savoir si elles ont bien été réalisées .


C'est en cela que les monitoring sont importants car ils sont précisément destinés à cet effet .


Monitorer tous les exercices serait, et, est un enjeu de performance optimal


1) Stratégie "before" avant de débuter les 2' de Z5

2) Re definition du volume courant idéal par intervalles d'efforts et fréquence ventilatoire

3) Stratégie "before Sup" avant de débuter les intervalles de Z7

4) Stratégie "After control" des le début des intervalles de Z3


Afin de l’aider "un peu plus", chaque phase de chaque stratégie lui a été rappelé et dictée en direct



Ceci est nécessaire tant que cela n’est pas devenu "automatique" après beaucoup de pratique.


On remarque chez les athlètes qui ont déjà plus d’antériorité dans ce type de travail que l’on effectue (Ventilatory strategy and protocol) une bien plus grande capacité à réaliser avec précision ces stratégies.


Il n’y a rien d’étonnant à cela, toute habileté nécessite de l’apprentissage et de la répétition.


A ce titre, le feedback visuel des paramètre de spirométrie est un facteur améliorant grandement la performance ventilatoire (Rf, Tv) mais aussi la conduite de la stratégie (lire ici ou ici)


Conclusion


L'analyse de la séance d'entrainement monitorée de ce cycliste professionnel souligne l'importance cruciale du role des stratégies ventilatoires individualisées dans l'amélioration des performances


Les résultats obtenus indiquent qu'avec une approche méthodique et détaillée, des ajustements ciblés, il est possible d'atteindre des améliorations significatives de la puissance développée, tout en maintenant une efficacité énergétique optimale.


Les ajustements tels que:


  • La modulation de la fréquence ventilatoire

  • L'augmentation du volume courant.


Afin de se rapprocher de ceux "idéaux", définis dans leur profil de performance ventilatoire pour optimiser l'efficacité de l'extraction d'oxygène (FeO2), entraînant des gains de puissance considérables.


Ces gains sont le fruits des effets combinés de la potentialisation de l'effet Bohr et de la baisse du cout énergétique du réflexe métabolique ventilatoire.


Ces améliorations démontrent l'importance et l'efficacité des monitorings réguliers tout comme le feedback visuel dans le développement des compétences ventilatoires de l'athlète.



Force est de noter qu'il est prépondérant que les capacités ventilatoires soient suffisantes pour maintenir une stratégie ventilatoire (iscocapnic-powerbreathe)


Pour cela, un entrainement ventilatoire spécifique (iscocapnic-powerbreathe) a été mis en place après avoir identifier les discriminants et les déséquilibres de la fonction inspiratoire et expiratoire lors du profilage physiologique complet effectué avant chaque debut de protocole "Ventilatory strategy and protocol"

L'athlète qui à réalisé cet exercice, a commencé ce dernier 5 mois avant la réalisation de cet exercice.


L'approche méthodique intégrée, conjuguant science et une technologie (strap by tymewear, pour le feeedback visuel au quotidien) constitue déja une avancée importante dans l'optimisation des performances sportives.


Pour finir, cette étude approfondie nous rappelle que l'optimisation des performances ne réside pas seulement dans la capacité physique, mais également dans la compréhension et la manipulation précises des nombreux facteurs physiologiques influençant l’athlète.











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